Vidéo : extrait de "Global Gardener - Urban". Bill Mollison explique la conception de zone urbaine évitant les frais inutiles du tout à l'égout pour l'eau de pluie, qui peut être stockée gratuitement dans la terre. Ce film d'un personnage phare de la permaculture est accompagné d'interviews des habitant d'un écoquartier aux USA.
Voix doublée en FR dans la vidéo en bas de cet article.
Comme on peut le voir sur ce dessin, certains artistes imaginent des villes beaucoup plus vertes au premier sens du terme.
Pas besoin d'achat "éthique" pour reverdir une ville. Bouturer ou greffer ne nécessite pas de dépenser des sous.
Mais une concertation est nécessaire pour changer les habitudes appliquées aux zone communes.
Revégétaliser les endroits où l'herbe est régulièrement tondue, reverdir les zones bitumées sont des défis que seule une vision à long terme peut relever.
Les syndicats d'immeubles, les services d'espaces verts des mairies sont les points de rendez-vous où tout se décide. Dans les parcs, chaque mètre carré d'herbe tondu a un coût quantifiable, mais est dépourvu d'aspect utile à la ville et ses habitants autre que :
Les toits en ville représentent aussi un potentiel intéressant, surtout si on les combine à des lianes fruitières. Plus d'un citadin rêverait de cueillir des kiwaïs ou des raisins en passant le bras par la fenêtre en été. La ville serait ainsi verdoyante, et les immeubles protégés des rayons solaires lors des canicules estivales.
Nombreux sont ceux qui veulent une ville plus agréable, où l'on peut manger des fruits gratuits savoureux. Ils peuvent créer leur future biodiver-cité dès maintenant.
La culture de fruits est celle qui demande le travail le moins régulier. La plantation est le gros du travail, ensuite les paillages permettent d'éviter la corvée du désherbage. Inutile d'avoir une centaine de plants et de les désherber tous les jours.
Le rendement des arbres fruitiers est meilleur que celui des légumes :
Chaque légume à manger demande de quelques secondes à plusieurs minutes d'entretien par jour. Le jardinage "légumier" n'est donc pas rentable pour des citadins très occupés.
Mais la culture des fruits requiert plus de patience : en moyenne, un arbre fruitier sera vraiment productif après l'âge de 10 ans. Ainsi, des plantations à grande échelle sont à envisager dès que possible.
Il convient dès maintenant de planter, dans les espaces vert, les arbres fruitiers qui produiront des fruits aux saveurs et vertus remarquables, afin de compléter nos approvisionnements alimentaires.
"Pourquoi des arbres fruitiers et pas des légumes?"
Le maraichage est une activité à rendement faible : il nécessite beaucoup d'eau et de travail par rapport à l'aliment final qu'on peut en retirer. Le rendement des fruitiers est meilleur, même s'il nécessite plus d'attente avant la récolte. En revanche, de moins en moins de travail est nécessaire pour les fruits, si l'on compare ce rendement pour une quantité d'aliment final obtenu, plus on s'approche de l'age de productivité optimale des fruitiers.
Planter des arbres fruitiers est la façon d'améliorer le décor urbain et péri-urbain, tout en anticipant le problème de la transition énergétique. L'ombre et les racines contribueront aux infiltrations d'eau. La production fruitière permettra:
- à la société de polluer moins pour transporter des fruits d'une région à une autre.
- aux enfants des villes de se reconnecter à la nature, même s'il n'ont pas la chance d'habiter à la campagne.
"Mais en ville il y'a très peu de place..."
il existe de nombreux arbres fruitiers qui sont adaptés au manque de place : buissons, lianes... Feijoa, Asiminier, ou bien Kiwaï, Kiwi, Vigne, ... Des plantes à l'étalement végétal faible et "modelables" en fonction de l'espace disponible fourniront peu de travail aux citadins et employés communaux, déjà très occupés. De plus, le rendement (abordé au paragraphe précédent) est meilleur pour un arbre fruitier à production optimale que pour la culture de légumes, sur une surface équivalente. Et la conception d'étages de plantes fruitières d'envergures différentes permet d'améliorer ce rendement par surface.
Les plantations doivent se faire de manière "chaotique", mélangeant le plus de variétés et d'espèces possible selon l'espace disponible, pour optimiser le rendement par rapport à la surface. Moins on plante de clones (arbres de même espèces et même variétés) et plus les individus pourront cohabiter et s'entraider à la manière des associations de légumes. On peut imaginer les récoltes dans la forêt fruitière depuis son coté ascendant :
Etage 1: fraise, myrtilles ou canneberges;
Etage 2: framboises, mûres de roncier;
Etage 3: groseilles, baie de goji ou cassis;
Etage 4: asimine, feijoa, pêche, abricot, noisettes;
Etage 5: pomme; poire, prunes, mûres, kakis, noix;
Combinés aux lianes fruitières comme le kiwi, le raisin, le kiwaï, ... il serait possible de transformer des parcs de quelques centaines de m² en mini-jardins d'eden.
"Et les gaz d'échappement...? Nous allons manger des plantes toxiques...?"
Si la circulation pour les approvisionnements en fruits était
réduite, ce serait déjà une amélioration de la qualité des fruits
potentiellement cultivable en ville et de l'air à respirer.
D'autant plus que les paysans cultivent avec des produits généralement très toxiques, et dont la dangerosité grandit au fur à mesure des progrès de la science phytosanitaire. Il convient donc de savoir quel degré de toxicité on préfère, et quelle fraicheur on désire pour les fruits que l'on mange.
"Mais quel sera le prix de ces plantations et de leur entretien...?"
Globalement, un espace vert comme un parc public entretenu a un coût au mètre carré qui pourrait être réduit. Un jardin forêt, une fois bien développé, nécessite peu voire pas du tout de tonte. La taille des arbustes ou arbres peut être effectuée par les usagers et riverains de la forêt fruitière. Pas besoin d'une grosse tondeuse.
La taille a toujours été une corvée moins rabaissante que le désherbage; et c'est précisément cet entretien que cible l'établissement de jardin forêts plutôt que le simple jardinage de légumes.
En conclusion...
En plus de présenter plusieurs avantages par rapport au maraichage, la culture fruitière semble plus adaptée en ville et répond à une vision de long terme quant à la gestion des espaces encore cultivables.
La qualité de la production de fruits doit être améliorée par leur intégration dans le milieu urbain, et les enfants apprécieront d'avantage les fruits frais. La publicité "5 fruits et légumes par jour" a sonné le début d'une ère où l'alimentation, y compris celle des enfants, devient une préoccupation générale.
Une mobilisation collective est maintenant nécessaire pour concrétiser cette voie possible, et permettre aux enfants de profiter des bienfaits d'une alimentation fraîchement fruitée dans tous les aspects de leur vie : leur santé, leur énergie physique, leur caractère et leur motivation à l'école; leur bien-être.
Une amélioration des habitats urbains grâce à la biodiversité fruitière rend les villes plus agréables à vivre. Voici un exemple de quartier paradisiaque, où tout a été pensé intelligemment, jusqu'à ne plus nécessiter d'évacuation des eaux de pluies.