Ma vie, mon ciel, mon parachute
La main gauche pour l’altitude
Le casque dans l’autre main
Ou sont posés pour l’attitude
Des autocollants pas malins.
Les jambes dirigent mon corps
Vers le cargo de largage
Face au souffle du moteur
Et les vapeurs d’essence volage .
La porte se ferme d’un clac
La puissance m’emporte
J’ai mis plus que ma vie en sac
Et c’est mon dos qui la porte.
Je vois le monde du dessus
Il est encore plus moche
On a meilleur point de vue
Et on se rend compte de ce qui cloche.
Altitude trois mille mètres
Il faut enfiler son casque
Les lunettes sur le nez sont prêtent
Je ferme les yeux et je mets le masque.
Sur l’altitude trois mille cinq cent
Les mains se frôlent et se tapent
Comme un mutuel encouragement
Et les sourires enfin exaltent.
Ultime révision de la procédure
Poignée mousse sur la droite
Sur la gauche le fer est dure
Et la voile de secours se déboîte.
La porte du zinc s’ouvre
Et l’air frais rempli le cockpit
Tous le monde sautent à son tour
Et j’ai l’adrénaline qui crépite.
Les genoux fléchis, je m’élance
Le vent me pose sur lui
Mon corps réclame la transe
Qui ne demande qu’a venir aussi.
Je virevolte, tourne, pique
En regardant le sol se rapprocher
Mon extase est encore plus prolifique
Et oublie la notion du danger.
L’aiguille indique la fin
Je tire la poignée d’ouverture
Qui libère normalement le pépin,
Et attendre le choc qui rassure.
Ca y est, je vole approximativement
Au dessus des gens qui regardent
Survivrais-je encore combien de temps ?
Face à ce monde au goût si fade.
MC05